3eme jour de Grâce : Dans la tête d’Agathe

Vous êtes-vous demandé un jour, comme moi, ce qui se passe dans la tête de la Soeur Agathe ? Longtemps, elle est restée Pasteur Proposant. 6 ans ! Des années de sacerdoce à se demander quand est-ce que ce stage va trouver un terme ?

Cette sempiternelle question, je l’ai comme entendue durant ces journées d’essais passées auprès d’elle. La Pauvre, dirais-je, par abus de langage, elle a rencontré Jésus sur le tard. Et pour lui compliquer davantage l’exercice, elle aura ferraillé 6 années durant avant d’obtenir le fameux Sésame. En fait, c’était l’école du calvaire, de la patience, de la persévérance. Très drôle : je la regardais prêcher, il y a deux semaines, sur la persévérance, justement. Et je me suis rendu bien compte qu’en fait de persévérance, elle sait de quoi elle parle. L’analyse de Paul dans Romain, nous a édifié ce dimanche-là. Surtout, elle nous a permis de comprendre avec le psaume 34:19 que le « malheur, atteint souvent le juste, mais l’éternel l’en délivre toujours. »

Oui, de paroisses en paroisses, « Sans Eglise Fixe » ou alors SEF, voilà notre Bergère finalement appelée à être consacrée. Des youkoulou de joie bel et bien mérités. Comme le disent les Anglophones, « I can’t Wait », dirait-elle. Ce serait mal la connaître, notre Soeur Agathe. Plus patience qu’une Sioux, elle ne perd pas espoir. Et sait pertinemment que « toutes choses concourt à ceux qui aiment Dieu » (romain 8:28). Quand on sait son degré d’amour pour Jésus-Christ, sa philosophie n’a plus aucun secret pour nous ses fidèles.

Je me souviens le premier jour de notre entrevue : a cet instant, elle baignait, anonyme, au milieu de ses croyants, expliquant les moindres détails de sa parole ; sa tunique bleue de Pasteur Proposant tranchait avec les habits de ses fidèles. J’ai décliné mon identité, une nouvelle qu’elle accueille avec un sourire convivial, mais sans plus. Réservé, en fait ! J’ai eu droit au sourire familial quand je lui ai expliqué comment je me suis retrouvé là. Mais très vite, j’ai compris qu’elle ne faisait pas de distinguo entre « les enfants de Dieu ».

Peu importe, nous avons en commun une valeur qui nous lie : Jésus-Christ. Celui-là même qui l’a appelée. Elle aura d’ailleurs l’occasion de me le( re)préciser longtemps après : « c’est quand j’ai relu ce passage de Luc 10:2 que j’ai littéralement décidé de répondre oui à mon maître », se rappelle Agathe Kuissu Kamdem. Dès lors, toutes les facettes de cette mosaïque de vie se déroulent devant nous. Une vie de mesure marquée par une césure forte. Il y’eut l’Agathe d’avant, où se croisent un soupçon d’Agathinette et de Bérryl, matinée et saupoudrée de Grand-Père ; aujourd’hui, il y’a bientôt la vraie copie d’Agathe, celle du RD Pasteur Agathe Kuissu Kamdem.

Entre les deux, une vie émaillée de doutes et d’embûches. Qu’importe, si au bout, la victoire se dessine, l’on signe des deux mains car voyez-vous, à l’image de Jésus sur la croix de Golgotha, nos souffrances sont comme autant de meurtrissures qui nous rappellent son calvaire. A côté, celui de Sisyphe n’est rien. Elle a longtemps peiné, semé, et comme toujours avec toi, elle récolte ce qu’elle aura semé à tout vent : la sanctification. Quand on sait que sans elle, personne ne te verra, on comprend son acharnement à l’ouvrage. Au lieu de pêcher du poisson, elle pêche des hommes/femmes à Champigny.

Je peux témoigner, Seigneur, sur la prise de ma famille : de ma tendre mère que tu as prises l’an dernier, à ma chère épouse, en passant par ma fille Frieda. A ce moment, aucune économie de ma part sur la volonté que tu as formulée en moi, ce renégat de grand chemin que je suis, et que la Soeur Agathe a su remodeler à ton image. Sois à jamais ici glorifié, car cette prise-là de ma famille qui passait de longs dimanche émaillés de vacuité devant la télévision ou à dormir, est certes, à imputer au crédit de ta Bergère, mais l’instigateur sans conteste est Toi, le grand Jésus, le Roi de la tribu de Judas. Oui, j’ai reconnu ta patte Seigneur.

Pour cette raison, au moins, nous te célébrerons sans cesse. Et sommes demandeurs d’une alliance éternelle avec toi. Guide nous davantage et comme Soeur Agathe, je voudrais te suivre à jamais. Si d’aventure je tombe, ne me rejette pas Seigneur. Que ton Saint-Esprit à nous laissé récemment nous guide, nous parle. Oui Seigneur, quand tu reviendras, tu trouveras des fidèles à toi ici bas. Ton sacrifice, qu’on se le dise, n’est pas vain. A Champigny, nous t’aimerons toujours. alors, serait-ce trop de te demander, en cette période de liesse, de rester avec nous. Tu nous a gratifié d’une Toge exceptionnelle. Il est loin, le temps d’Auteuil, le temps des balbutiements. Il est venu, celui de la moisson. Comme toujours, avec toi, elle est grande. Merci pour ta persévérance, sœur Agathe, merci pour ton amour sacrificiel notre Père. Il nous montre le chemin comme il a su guider ton serviteur. Reste immuable le chemin, la vérité et la vie que tu es.

Amen