Grand Angle : la réception de la RDe Pasteur Agathe Kuissu Kamdem, par sa communauté de Champigny
- egliseevangeliquec44
- 28 août 2022
- 8 min de lecture
Ce Dimanche 31 juillet, la ville de Champigny pouvait se douter de beaucoup d’évidences et passer à côté d’un moment exceptionnel dans ce lieu-dit. Dans ma tête, et dans ma tête seulement, je suppose, en plein soleil radieux, j’ai cru entendre le grondement d’un tonnerre, sortie du temple à l’instar de toute l’église, la communauté de Champigny s’élance dans un branle-bas de combat, à l’instar de celui qui ressemble, à s’y méprendre, aux préparatifs de l’arrivée d’un chef d’Etat ! Tout de blanc vêtu, voir de tenu traditionnelle choisie pour l’occasion, les fidèles forment une haie le long de l’avenue jouxtant le temple. Une haie d’honneur pour recevoir l’oint du Seigneur, rameaux à la main. Habillée de noir, voilà qu’au bout de la haie, pointe la silhouette d’une personne déjà vue, mais magie de la vie spirituelle, l’impression de jamais vue prédomine, en lieu et place de déjà vue. Au rythme de Hosanna, Hosanna, tu m’as délivré du péché…, notre sommité avance, auréolée de la puissance du grand Dieu ! J’ai vu, oui, j’ai vécu l’arrivée triomphante de notre Soeur Agathe. Je l’ai observée en silence, passant devant moi. Et me suis demandé ce qui pouvait se passer dans sa petite tête ! Charité mal ordonnée commençant par les autres, nous avons obtenu la primauté et peut-être même, l’exclusivité de l’entretien de cette transmutation. Là voici pour vous qui n’y étiez pas, comme si vous y étiez. Avec en prime, quelques secrets du moment, réservés à la communauté. Au nom de toute la Communauté, recevez les amitiés et les félicitations de vos fidèles de Champigny.
Entretien à bâtons rompus.
Propos recueillis par Emmanuel Mayega
La Gazette Céleste de Champigny (L.G.C.C) : voilà plus d’un mois que les choses ont changé. Radicalement. Vous pouvez prétendre, par modestie, que rien a changé. Nous voudrions bien vous croire, ne serait-ce que par considération. Mais tous vos nouveaux attributs vous trahissent (la toge, la gestuelle etc.) ; alors, dites nous tout.
Agathe Kuissu Kamdem (A.K.K.) : Je rends tout simplement grâce à Dieu qui à voulu et accepté que j’expérimente quelque chose de précieux, d’inédit et d’unique.
L.G.C.C : Pendant que vous viviez ces moments, telle une mère-poule, qui a laissé ses enfants à Champigny, vous avez dû être bouleversée !
A.K.K. : quand vous avez attendu six ans, à l’instar de toute ma promotion, l’annonce, enfin, de sa consécration officielle, peut provoquer des bouleversements immenses en vous. En toute honnêteté, ce fut le cas. Emotions en tous genres se bousculent dans votre petite tête. Pour autant, s’agissant de l’oeuvre de Dieu, nous ne pouvions nous en remettre qu’à Jésus pour mieux vivre ces instants d’avant la consécration. Lui même nous exhorte à travers Matthieu 11:28 « de venir à lui, nous tous qui sommes fatigués et chargés. »
Compte à rebours rime avec communion avec Dieu
Plus la date de consécration approchait, davantage je recherchais la communion avec notre Dieu. A l’arrivée, j’étais calme et zen, même si le diable s’est levé et a essayé de me frapper à travers la Covid. J’étais plus que jamais confiante : plus les jours s’égrenaient, plus je me rendais compte qu’en réalité, quelque chose d’exceptionnel allait arriver. Le fait d’avoir suivi tous les enseignements et la retraite pastorale, prévus avant la consécration, a fini par me rassurer. Et comme le suggère Phil 4:6 « ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose, faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces ». Autant vous dire que je passais la majeure partie de mon temps à prier.
L.G.C.C : le jour J, c’est-à-dire le 24 juin, comment l’avez-vous vécu ?
A.K.K. : certes, j’avais pris des mesures psychologiques pour éviter tout débordement d’émotions. Mais c’était sans compter avec la solennité de l’événement. Songez-y, 126 alter ego à consacrer et un public immense. Bref, tous les ingrédients étaient savamment réunis pour nous faire … chialer. Chacun des acteurs, je l’imagine, avait préparé son truc pour tenir sachant que le moment était unique : unique par le climat, (il a fait exceptionnellement beau ce jour à Douala, pour une fin du mois de juin, seul Celui qui nous a appelés ne pouvait être que l’auteur de ce don parfait » ! (Jacques 1.17.), unique par l’affluence des grands jours.
Oui, notre coupe était pleine. Et avec Luc 6.38, nous dirons, que nous avons tout donné depuis que nous sommes devenus tous des pasteurs proposants, le Seigneur qui nous a appelés reste toujours très fidèle et ce jour, il a tenu à verser dans notre sein une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde. En fait, je crois que le Seigneur nous a mesurés avec la mesure dont nous nous sommes servis, Alléluia ! Mais c’était sans compter avec la force du vécu, le syndrome démo, on va dire : tout ce qui a été préparé avant l’événement a menacé de s’écrouler, quand l’instant fatidique arriva. Des youyou et autres reconnaissance manifestés au Seigneur, et voilà que les glandes lacrymales, particulièrement développées chez moi, se sont activées. Mais, vivant selon l’esprit, j’ai pensé à la parole du Très-Haut à travers Jérémie : si tu trembles, je te ferai trembler davantage.» Une parole qui a fini par me plonger dans la paix, pendant et après la consécration. Surtout que « ce n’est pas un Esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse » (2 Tim 1:7).
C’est dans cet état d’esprit que j’ai reçu la consécration. Depuis lors, cet esprit ne me quitte pas ; et en retour, je l’habite en permanence.
Aussi loin que je puisse me projeter dans mon passé, ce qui prédomine c’est la volonté de servir Dieu, contre vents et marrées, à tout vent. Il y’eut certes des moments d’épuisements mais jamais de doute car « celui qui est en est plus fort » (1Jean 4:4).
L.G.C.C : votre nom ne figurait pas dans la première liste des … nominés dirons-nous ; comment l’expliquer et qu’est-ce que cela vous fait après coup ?
A.K.K. : ah oui ; celui qui est en moi est plus fort. Je m’en remets à lui. Et je le redis, jamais il ne m’a laissée tomber ! Et puis, trivialement, ces agissements du malin m’ont permis de glorifier davantage l’éternel. N’as-t-on pas l’habitude de dire dans le monde qu’à vaincre sans péril permet de triompher sans gloire ? Les périls que j’ai connus, m’ont permis de m’en référer au plus grand à qui toute la gloire revient.
L.G.C.C : oui, mais quel est le sentiment qui prédominait dans votre tête ?
A.K.K. : parfois l’idée de ne pas arriver ce jour-là persistait ! Résultat, je suis restée calfeutrée à la maison paternelle.
Et puis, dans le contexte ambiant de l’EEC, l’opposition était là, forte. Et pouvait se lever à tout moment. D’autre part, je vivais, à juste titre, ce que mes fidèles vivaient et étaient en droit d’attendre. La symbiose parfaite était là, même si par moments je pouvais être dissipée par les événements locaux, le fait d’avoir abandonné tout une communauté vivante me galvanisait davantage.
L.G.C.C : que retenez-vous de ce mois où vous étiez dans les nuées ?
A.K.K. : Je dirais que j’ai passé un mois d’intenses prières. J’ai certes prié pour un ou deux frères à leurs demandes, mais j’ai surtout élevé la voix pour la suite de mon ministère et notre projet de construction de temple.
L.G.C.C : Puis est arrivée l’instant d’après-consécration avec l’ouverture sur le rôle de pasteur de plein exercice.
A.K.K. : il faut le rappeler sans cesse : Dieu nous a appelés dès notre premier pas comme Bergers. Ce qui a eu lieu le 24 juillet dernier est certes important. C’est un grade, pourrait-on dire. Mais,
Il faut le souligner, c’est une reconnaissance terrestre de notre mission. Personnellement, j’ai compris qu’il n’y aura personne d’autre comme Jésus. J’ai vécu une plénitude, une joie qui invite au repli de soi, à une ouverture au Seigneur.
L.G.C.C : Séquence émotion comme dirait Nicolas Hulot, les nouveaux pasteurs ont été invités à bénir les autorités en présence et le peuple de Dieu, ce jour-là.
A.K.K. : oui, très émouvant puisque c’était pour la première fois l’occasion de lever les deux mains en signe de bénédictions. Dès lors, se sont enchaînées beaucoup de célébrations qui nous portaient aux pinacles.
L.G.C.C : Je vous laisse, ma révérende, l’honneur de boucler cette bafouille !
Des balbutiements douteux d’Auteuil à la consécration à Douala puis le retour à … Canaan, pardon, à Champigny, où ont coulé le lait et le miel, je vous propose de boucler cet entretien en une phrase !
A.K.K. : Dieu est bon !
Encadré 1 : une délégation d’anciens et de responsables à la hauteur de l’événement
La Communauté de Champigny, réputée pour son art des festivités, a mis les petits plats dans les grands. Pour accompagner leur Bergère dans la transmutation qu’elle allait vivre, elle a mobilisé une délégation à la hauteur de l’événement. Certes, tous les fidèles ne pouvaient s’y rendre, pour des raisons économiques, mais une belle poignée d’irréductibles étaient du voyage ! Si les uns étaient au four, les autres sont restés au moulin, à Champigny pour participer à l’avancement de l’oeuvre de Dieu avec des Hommes de Dieu tous habillés de noir comme pour nous soumettre à un galop d’essai. Merci aux Pasteurs Kenné et Tayo. Avec eux, Notre communauté a vibré tout les mois de juin et de juillet au rythme de ces bergers qui ont su, chacun à sa manière, garder vivante la flamme allumée à travers l’annonce de la consécration.
Gloire au Seigneur qui a su nous garder tous dans ses draps soyeux. Quant à la délégation, elle a su nous faire partager les instants succulents de cette Grâce. Qu’ils soient bénis tous pour leurs rôles, jusqu’à l’accueil de la robe noire. Une confidence, ne cherchez plus Soeur Agathe en robe bleue émaillée de noire ; elle a désormais une toge noire et un accessoire blanc pour couvrir les cheveux. Je ne refuserai pas le privilège qui m’échoit, celui de dire à sœur Agathe que la robe lui sied tel un gant. Pour autant, ma préférence va au tailleur gris avant la consécration, un accoutrement qui devient tout une tuerie, agrémentée de sa cravate blanche. Notre communauté a elle également SON REVEREND ! Toute chose concourt au bien de ceux qui aiment Dieu. Amen !
E.M.
Encadré 2
Acte 2 : la réception de la toge pastorale
La consécration : une dramaturgie en trois actes : le premier est la consécration, où le proposant troque sa toge bleue avec une robe noire. Ce fut le cas à Douala, le 24 juillet dernier. Puis vint l’acte 2, où la robe est présentée à la communauté, à Champigny. En l’espèce, 250 personnes ont répondu oui à l’invitation de ce jour où la Gloire surabondait ; trois pasteurs ont tenu à saluer ce moment exceptionnel où Champigny a encore (dé)montré son art de la réception : agape gargantuesque, réception a n’en pas finir, oui, dans une ambiance bon enfant, la messe de ce jour a permis d’accueillir l’enfant de la maison, la maman en fait, endimanchée. Ce fut sincèrement, selon moi, le moment le plus émouvant de mémoire de la Communauté de Champigny !
Dire que nous l’avions attendu pendant six ans. Une pensée émouvante pour ceux qui nous ont devancés dans l’au-delà. Je pense au frère François ou à ma mère Frieda, qui estimait et me disait toujours qu’avec ou sans la robe noire, la Soeur Agathe est compétente ! Et digne de ce ministère.
J’ai l’impression de l’entendre encore me souffler que cette fille est une vraie Pasteure. Vous l’êtes, ma Révérende plus de doute ! Que le Seigneur, qui nous a mis sur votre chemin, soit ici mille fois glorifié !
Diane Liturge, musique…
E.M
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