Zoom sur : Agathe KUISSU, Pasteur-proposant à EEC de Champigny
- egliseevangeliquec44
- 26 août 2021
- 7 min de lecture

« Oui à l’appel lancinant de Jésus »
« Nul ne peut venir à moi, si le Père de l’attire ». Agathe KUISSU KAMDEM, Pasteure-Proposant à
l’EEC de Champigny et artisane devant l’Eternel, de la mise sur pied de la Communauté de
Champigny, médite sans aucun doute sur cette affirmation de Jean 6:44. Ayant entendu cet appel
du Très Grand, le Serviteur de Dieu s’est résolu à répondre par l’affirmative, tant la demande fut
aigüe, insistante et par moment douloureuse. Mais le passage à l’acte ressemble à s’y méprendre
au parcours de tout chrétien lambda, écartelé entre les besoins faussement vitaux de ce monde et
la douceur de Jésus. Mais le Roi des rois a, toujours in fine, gain de cause. Derrière sa douceur
légendaire se confine une volonté Unique : celle d’un Créateur engagé mordicus, à sauver
l’Humanité. Gros plan sur notre chère et tendre Bergère qui sait porter notre Seigneur au pinacle.
Une reconversion sur le tard à l’instar des vendanges tardives
Dans le monde vinicole, les avertis savent que les vendanges tardives restent les meilleures.
Bercées et nourris par les derniers rayons de soleil, ces cépages produisent, en général, un cru
exceptionnel. Il en ainsi d’Agathe KUISSU KAMDEM, qui, malgré son amour sans faille de Jésus, se livre au Roi des rois, tardivement. Telle une Hermione à la sauce de Racine, elle s’arroge le luxe
de faire marcher notre… Dieu. Mais ce dernier le sait très bien, à vaincre sans péril, on triomphe
sans Gloire. Il patientera, sa patience n’ayant d’égale que sa douceur et la taille de l’amour de la
femme convoitée spirituellement : énorme. Dans les rests du Seigneur depuis plus d’une décennie,
qui a réalisé là une prise pour ainsi dire…de taille, notre bergère offre depuis au Lion de la Tribu de Judas, une fidélité sans faille. Celle qui, désormais est reconnue de ses correspondants à travers
le mail agathedejesus, est effectivement une passionnée non pas de la première heure mais à
l’instar de l’artisan de la dernière heure, du moment ultime. Elle travaille sans relâche, aime son
Dieu de tout son coeur et ferait pâlir de jalousie tous les couples qu’elle conduit à la préparation au
mariage sur le ZOOM, tous les samedi matin. Mais comment en est-elle arrivée là ? Croyez-moi,
de mémoire de vieux journaliste, je n’ai pas eu l’occasion d’écrire sur une idylle aussi singulière.
Son histoire commence sans conteste comme un conte fée, celle de toutes les jeunes filles du
monde qui, aussitôt grande, rêvent d’épouser le prince charmant. En grandissant dans un
environnement dominé par les valeurs chrétiennes, elle n’a pas eu du mal à se faire une place
dans les églises qui jalonnent son parcours. Bien sûr, elle en savait presque tout sur son futur
époux, Jésus, sauf qu’elle serait mme de Jésus un jour. Aussi longtemps qu’elle se souvient,
« j’aime la douceur de cet Homme » ; et pour l’approcher, il faut surtout être consacré. « Etre
Pasteure est l’un des biais qui m’a permis de bien le connaître. A travers cette fonction
d’encadrement, d’écoute et de présence, j’ai pu évaluer le potentiel de contribuer à
l’agrandissement du royaume de Jésus ici bas. » Pour y parvenir : s’initier à la théologie pour
convoler en justes noces avec l’heureux élu.
Faire un choix ferme et définitif

Agathe Kuissu s’élance d’abord dans un galop d’essai à travers lequel elle comprend tout de suite
qu’en fait, elle fait attendre le Seigneur. Et de ce point de vue, il est important de s’arrêter, faire des
choix, « pour renaître de nouveau ». Un travail à faire sur soi car celui qu’elle a choisi n’attend
plus. Il faut changer de vie. Exit Agathe d’avant, émaillée de tenues extravagantes, rouges à lèvres
de rigueur et de douteuses fréquentations qui corrompent les bonnes moeurs (Cor 15.33). Finies
les activités professionnelles susceptibles de perturber son compte de fée. A ce propos, se
souvient-elle. Ce qu’elle ne pouvait pas consentir pour un Homme, elle l’a admis pour Jésus. Il
fallait faire de la place pour Dieu. Ce sera pour l’Agathe d’après : celle qui est l’Agathe la
consacrée, celle-là même que nous connaissons aujourd’hui convaincue pour toujours par des
tirades célestes qui résonnent encore au fond d’elle aujourd’hui : « La moisson est grande mais il
y’a peu d’ouvriers ; et avant le sein de ta mère, je t’appelais déjà par ton nom ».
Autant dire des prémonitions qui trouvent un retentissement dans l’esprit de l’appelée et la
saisissent. Témoin : elle perd la Paix et le sommeil. « pas le choix, il fallait répondre à la demande
de ces noces exceptionnelles. Cela devient compliqué, surtout quand l’entourage s’en mêle et
apporte du soutien surréaliste, des alter ego qui racontent à travers leurs rêves des visions d’une
Agathe dans l’antre de Jésus. « nous t’avons rêvée et vue Pasteure », proclament même les plus
osés. Avouez que cela peut perturber le cours d’une âme.
De caractère posé et réfléchi, Agathe confie à son… Fiancé de luxe qu’elle a besoin de quelque
année pour réfléchir et décider. En fait, elle avait déjà compris, qu’elle pouvait être franche avec
son Amoureux et lui exposer le fond de son coeur, « car après tout, il sait avant moi-même, les
idées qui me traversent. Je voulais une réelle césure entre ma vieille vie et la nouvelle. En finir
avec cette vie profane qui en réalité nous mine. Il est hors de question de mettre du vin neuf dans
de vieilles outres. » C’est tout à son honneur. Ce recul pour mieux sauter s’avère concluant. Certes
douloureux, car il ne faut pas se leurrer, l’on ne tourne pas le dos aisément à de vieille habitudes
cinquantenaire.
Mais de prières en soutien du Saint-Esprit, sans oublier la légendaire patience de l’élu de son
coeur, Jésus, pour ne plus le nommer ici, Agathe décide de s’inscrire à la faculté de théologie.
L’inscription à cette faculté n’est possible qu’avec le BAC, diplôme qu’elle a laissé à Paris. Là où
plus d’un auraient relevé une main invisible du diable, Agathe, y voit une dernière épreuve qu’elle
vaincra haut la main en se rendant à Paris pour récupérer le fameux sésame ! Le chargé
d’inscription ne s’y est pas trompé en soulignant « si ce n’est pas l’appel de Dieu à un service,
qu’est-ce, face à tant de volontarisme ? » Cinq ans auront été nécessaires à transformer l’Agathe
du monde en un être nouveau, une « Born Again » qui va « se circoncire le coeur et ressembler
au fiancé pétri de patience.
« Born Again »
A l’instar de la préparation au mariage qu’elle maîtrise très bien, la Bergère accepte de découvrir
les ingrédients qui participent d’un bon mariage. C’est ainsi qu’à l’UPAC, elle apprend à connaître
l’élu de son coeur et les règles de l’Union, sur le bout des doigts. Son choix est connu et très
apprécié. Le fiancé lui prépare le terrain. Là où elle redoutait certaines matières, il lui apporte
ouvertement et opportunément son soutien. Il est vrai, « celui qui bâtit sans Dieu, bâtit en vain »
sachant que le contraire garantit une réussite fulgurante. Déjà, à l’école, Agathe savait que celui
qui est en elle est plus fort. Pendant cinq ans, elle carbure à l’abnégation et à la foi. Elle franchit
les étapes et arrive au bout de son initiation. « Quand le Seigneur agréé un choix, il met tout
accessoire qui facilite et stabilise le principal. Tenez, Agathe a eu droit à une « co-chambrière » qui
l’a aidée dans ses difficultés quotidiennes. Il faut dire que ce n’est pas cela qui aura manqué :
entre la maîtrise du Hebreux, du Grec et l’exploitation de l’ordinateur pour rédiger ses mémoires de
fin d’études, le tableau des difficultés était bien garni. Une Jeune soeur, aujourd’hui Pasteur
également, jouait presque le rôle d’ange gardien. « elle m’a soutenue sans faille, de bout en
bout », reconnaît-elle, volontiers.
« Gloire à Jésus car cela m’a d’ailleurs permis de dégager du temps qui m’a poussée à me
consacrer au catéchisme et à l’intercession. » Dieu ayant des projets merveilleux et de Paix pour
tout un chacun ( Jérémie 29.11 ) car fort de ce soutien qu’elle a reçu, elle a pu se consacrer en
outre à l’écriture de son mémoire.
Pratiquer en France où connaître Agathe c’est l’adopter
Passé le temps de la formation, est venu celui de la pratique sur le terrain. « j’ai été confrontée aux
difficultés sachant que l’église vous accueille mais ne vous prépare pas à découvrir et à affronter
les difficultés sur le terrain. »
D’abord, premier point de chute à trouver : la France où elle a fait ses études, lui tend les bras. Il
fallait s’y rendre, mais, surtout, trouver un logement relevait de la gageure. Pourtant son
installation en région parisienne en dépendait. In extremis, son parrain de baptême va le lui
trouver, à Clichy. Elle monte donc en région Parisienne pour remplacer la bergère de la Paroisse
d’Auteuil. Celle-ci s’y oppose. Contre mauvaise fortune, la Bergère affiche bon coeur et prend
même la défense de la personne à remplacer : « c’est normal, l’Eglise-mère ne l’y avait pas
préparée. Sans doute, je me serais aussi posée des questions », reconnaît-elle.
De ces vicissitudes, la Bergère retient la volonté de son … mari qui a voulu qu’elle mette sur pied
une communauté ex-nihilo. Ainsi est née celle de Champigny. Avec l’aide du Seigneur, elle a pu
bâtir durablement cette oeuvre. Forte actuellement d’une soixantaine de personnes inscrites et
présentes en moyenne par semaine, voilà le Pasteur Agathe aux commandes d’une Communauté
pleine de vie et à l’image de celle qui l’a bâtie : pieuse, pleine de foi. Un jour, ma regrettée maman qui était venue pour voir ce que cela pouvait être, y est restée. Et de m’avouer à l’oreille : « elle prêche comme les gens du Cameroun, en profondeur. C’est un délice de l’avoir. désormais,
je reviendrai avec toi sans faille à chaque dimanche. » Pendant plus d’un an et jusqu’à sa
douloureuse disparition, elle tint parole et au retour de chaque culte, elle m’avouait, au hasard
d’une conversation, qu’elle est très attachée aux prédications d’Agathe. Madeleine, qui vint pour
voir, tout comme Maman Frieda et ma fille éponyme, subissent depuis le même sort. Moralité,
connaître soeur Agathe, c’est l’adopter.
Mue par les bénédictions de son Jésus, Agathe a le vent en poupe. Et prévoit même déjà de
mettre sur pieds un Temple pour l’élu de son coeur. Bien entendu, elle compte sur son aide pour y
arriver. Et de me souffler : « Je prévois d’en construire trois en Région Parisienne ». Telle la Reine
de Saba, qui arrive chez le Roi Salomon bourrée de richesse, elle entre chez son Seigneur de Mari avec des idées à la hauteur de sa richesse. Nous savons que « l’or et l’argent lui appartiennent ».
Autant dire qu’avec des prières et supplications, il fera savoir ses projets à qui de droit, faisant
tourner la roue de la fortune à cette fin.
Enfin, AgathedeJésus, fière de son parcours, reste marquée par la situation de sa maison-mère.
Non pas parce qu’elle est coincée à la fonction de Pasteure-Proposante depuis cinq années, mais
parce qu’elle préfère évoluer dans un environnement apaisé, qui surpasse toute intelligence. A ce
propos, elle constate que cette tension a mis l’église par terre. Pour autant, une dynamique de
Paix est déjà à l’oeuvre mais avance à très petits pas. Selon l’analyse de la Bergère, « notre
église-mère est adossée à un mauvais système de gouvernance, fondé sur la prégnance des
hommes. Faisons-le reposer sur la force de la Parole », propose-t-elle. Sans conteste, celle qui a
décidé d’élever un Temple à son… mari devant l’Eternel garde la ferme conviction qu’avec la
volonté du Seigneur, elle fera des miracles et très vite, sur les cendres de la vieille EEC, s’élèvera
une nouvelle version, mue par l’amour du prochain. Evidemment, elle le sait, elle n’a encore rien
demandé.
Emmanuel Mayega
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